International -Europe

Le MEDEF et ses homologues européens engagés pour la réforme de l’Organisation Mondiale du Commerce

Dans un contexte international de « guerre commerciale » entre grandes puissances mondiales, la stabilité et l’efficacité du système commercial multilatéral sont essentiels pour les entreprises, pour la croissance durable et pour la création d’emplois.

C’est pourquoi les entreprises demandent aux membres de l’OMC de sérieusement s’engager dans sa réforme, dans l’objectif de s’accorder sur des règles modernes et adaptées au commerce de demain. 

Pourquoi l’OMC est-elle importante pour les entreprises ?

L’Organisation mondiale du commerce n’a pas inventé le commerce. Les échanges entre régions et pays sont très anciens.
Ce que l’OMC a fait, dans les années 1990, c’était de réunir un grand nombre de pays pour négocier et se mettre d’accord sur un ensemble de règles pour le commerce international.

Ces règles concernent des domaines très variés comme les tarifs douaniers, la propriété intellectuelle, les services, les marchés publics, les barrières techniques au commerce, les mesures sanitaires et phytosanitaires… 

  • À travers ces règles communes, l’OMC a facilité le commerce international, créant des opportunités pour les entreprises, notamment les PME, pour exporter leurs produits et services partout dans le monde.
  • L’OMC a ainsi créé ce qu’on appelle le « level playing field », nécessaire pour assurer une concurrence loyale pour les entreprises présentes sur les mêmes marchés.
  • L’OMC a également aidé à limiter l’adoption, par les États-membres, de mesures protectionnistes, et a permis la résolution de différends commerciaux entre États.
  • Finalement, l’OMC a contribué à l’inclusion des pays les moins développés, et à ceux en voie de développement, au commerce international.
    Elle a ainsi soutenu la forte augmentation des échanges commerciaux, passés de 6000 Mds de dollars en 1995 à 23000 Mds en 2017, biens et services confondus.  
  • Je dirais donc que « si l’OMC n’existait pas, il faudrait l’inventer ».  

L’OMC fait face à des défis importants, concernant notamment son Organe de règlement de différends, qui est le garant du respect de règles du commerce. À votre avis, qu’est-ce que pourrait aider à résoudre cette question ?

Le blocage actuel du mécanisme de règlement des différends de l’OMC est inquiétant. Il est symbolique de la crise politique que le système multilatéral traverse aujourd’hui.

Mais il ne s’agit pas du seul défi pour cette organisation, dont la capacité à traiter les nouvelles barrières au commerce – comme par exemple les subventions ou encore les transferts forcés de technologies – a été remise en question ces dernières années. 

Je pense que la vraie question qu’on devrait se poser aujourd’hui est de savoir comment l’OMC peut soutenir les transformations profondes et rapides dans l’économie et le commerce. Avec internet et les technologies digitales, le commerce dans dix ans sera considérablement différent de celui d’aujourd’hui. 

Le changement climatique est une autre tendance lourde qui impacte déjà et qui impactera de plus en plus notre manière de produire et de faire du commerce. L’OMC doit accompagner ce changement.

Finalement, la réforme de l’OMC doit être l’opportunité de réfléchir à un commerce plus qualitatif et plus inclusif.
Plus inclusif pour les PME.
Plus inclusif pour les pays et régions qui sont encore aujourd’hui isolés et exclus du commerce international.  
Plus inclusif pour les femmes et les jeunes.

Quel message veulent faire passer les entreprises aux pays-membres de l’OMC ?

Dans une économie hautement interdépendante et aux chaines de valeurs complexes, aucune entreprise ne trouve son intérêt dans les guerres commerciales et dans l’application de mesures protectionnistes. 

Les entreprises ont besoin de prévisibilité pour investir, et des règles transparentes, communes et réciproques pour faire du commerce.   
La stabilité et l’efficacité du système commercial multilatéral est essentiel pour les entreprises, pour la croissance durable et pour la création d’emplois.  
C’est pourquoi les entreprises demandent aux membres de l’OMC de sérieusement s’engager dans sa réforme, dans l’objectif de s’accorder sur des règles modernes et adaptées au commerce de demain.    

Les entreprises souhaiteraient par exemple voir des progrès rapides et tangibles sur des sujets tels que le commerce électronique, les services, la facilitation des investissements, les règles de concurrence, la propriété intellectuelle et les marchés publics.

Enfin, je pense que l’OMC devrait développer un dialogue plus systématique et structuré avec le secteur privé et la société civile. Leurs contributions pourraient garantir que les règles du commerce répondent à des réels besoins de l’économie ainsi qu’aux aspirations des sociétés.  

115 KB

Questions-réponses à télécharger

Télécharger